Jeune Boulette 0007

Jeune Boulette 0007
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Tout le monde connaît l'agent secret le plus célèbre de l'histoire... du cinéma : j'ai nommé James Bond. Mais ce que vous ne savez sans doute pas, c'est que Ian Flemming a trouvé son inspiration lorsqu'on lui a raconté mes aventures en tant qu'agente secrète.

Maintenant que j'ai pris ma retraite, je suis libre de restaurer la vérité vraie...

Réfléchissez deux minutes, et servez vous de votre tête pour une fois :Les initiales ne vous rappellent rien ? Bien sur, James Bond, ça sonne mieux que Jeune Boulette, aux oreilles d'un deux pattes sans goût ni culture... Et je suis bien la reine du déguisement : regardez, cette photo :

J'ai troqué ma jolie robe... de vache bretonne contre une robe de Prim' Holstein, et tout le monde s'y laisse avoir...

Pareil : le numéro de badge de ce si bon agent secret, c'est « Double Zéro Sept » : pur plagia et preuve d'un manque total d'imagination, puisque le mien, c'est « Triple Zéro Sept »...

Et leur deux pattes était tellement nul, ils ont du lui greffer tout un tas de gadgets, tous aussi incroyables les uns que les autres ... Moi, je me contentais de ma mâchoire d'acier, de ma queue en tire-bouchon et de mes griffes aiguisées comme seules armes.

Mais bon, comme parler d'une chienne agente secrète, c'est pas terrible selon les critères des deux-pattes, ni trop vendeur, deux-pattes Ian m'a demandé l'autorisation de transformer ça en histoire de deux-pattes, il estimait que ce serait plus rentable. Dans ma grandeur d'âme, je l'ai autorisé, à condition que je sois la seule a pouvoir choisir ma doublure. Au début, je voulais que ce soit une deux-pattes femelle, mais il paraît que les deux-pattes sont tellement sexistes qu'ils n'imaginent pas une seconde que, à part Mata Hari, une femelle puisse être une agente, une femelle ne sachant pas garder de secrets, elle ne pourrait certainement pas être agente secrète.

Mais j'en avais assez de n'entendre parler que de ma doublure, et je voulais rétablir la vérité. J'ai donc d'ailleurs demandé à ce que le prochain film s'appelle « Jeune Boulette 0007 », comme il se doit, et soit avec moi dans le premier rôle.

Et si avec ça, je ne gagne pas un lion d'or, j'arrête ma carrière et je retourne brouter ailleurs ....

De mal en pis :-(

Ca va de mal en pis !!!

Depuis mon opération, mes deux-pattes me promettaient que aujourd'hui, on m'enlèverait ce machin qui gratte, qui gène la liberté des mouvements, et qui serre le ventre. C'est d'ailleurs sans doute pour cela que ça s'appelle un panse-ment : ça fait croire qu'on a un gros ventre, alors qu'en fait, dessous le truc, on maigrit sans que personne ne s'en rende compte ...

Mais bon, le sujet du jour n'est pas de constater que vous vous moquez de savoir que j'ai perdu un kilo... Non non, je m'appesantirais sur votre égoïsme de deux pattes une autre fois...

Je disais donc qu'on devait aller chez le docteur, pour voir comment ça allait, et si ce qu'il m'avait fait il y a dix jours allait bien... En général, on dit toujours que le coupable revient sur le lieu de son forfait, là c'est la victime qui est revenue sur le lieu du crime...

On voit bien qu'il culpabilisait, le docteur, car il n'a pas voulu me recevoir, et c'est son remplaçant qui s'est occupé de moi... Il paraîtrait que Môôônsieur a pris des vacances... Moi je dis surtout qu'il n'avait pas le courage d'affronter la détresse de sa victime, pure et innocente...

Son remplaçant, je l'aime moins malgré tout, et si je ne lui pardonne pas, à mon docteur, je préfère quand c'est lui qui s'occupe de moi, car il me donne toujours un petit gâteau et me gratouille dans le cou.

Le remplaçant, il a pris aucune précaution pour enlever le pansement, et maintenant je sais ce que c'est que de se faire épiler le maillot.... Et c'est décidé, même si, pour aller à la plage, il faut être sexy pour que les toutous nous matent, qu'ils ne comptent pas sur moi pour en faire plus que cela, il faudra qu'ils m'acceptent avec ma pilosité naturelle, je ne suis pas ce genre de chienne, c'est définitif...

Donc bon, après avoir souffert le martyre (mais sans un jappement ni un mouvement, admirez la bête !!!) je me suis enfin retrouvée le ventre à l'air, ce qui fait un bien fou...

En revanche, là où je dis que ça va de mal en pis, c'est pour ça : en plus du serre-panse, que vous appelez pansement, j'avais aussi des trombones, enfin, des agrafes, pour tenir fermé mon ventre. J'espérais que ça aussi on me l'enlèverait.

Que nenni, il paraît que en fait, sous le serre-panse, la cicatrice a pas assez séché, et qu'il faut donc que je souffre encore un moment, au moins une semaine, avant que tout soit parfait...

Et comme ces maudits deux pattes sont incapables de croire qu'une petite boulette comme moi peut très facilement suivre une consigne et obéir (oui, bon, je sais, jusqu'à présent, je n'ai pas fait montre d'énormément d'obéissance, mais c'est parce que les sujets n'en valaient pas le coup), ils ont pris des mesure indignes de moi, qui, je n'ai pas peur de le dire, portent atteinte à mon image et mon ego...



Non c'est vrai, j'ai pas une tête comme ça !! On dirait un trophée de chasse sur patte !!! Et en plus, c'est trop serré pour que je puisse passer la tête au travers, y'a mes charmantes et si petites oreilles qui bloquent...

Heureusement, mon deux pattes ne m'impose pas la honte suprême de me laisser ma bouée quand on sort se promener, sinon je crois que je le mangerais, tout aussi grand qu'il soit.

Mais quoi qu'il en soit, si je prends l'un ou l'une d'entre vous à se moquer de moi, vous en entendrez parler... A bon entendeur, chienlut.

Je suis une chienne maaartyyyreuhhh !!!

Ne vous moquez pas, mais c'est pas des bêtises : la semaine dernière, mes deux pattes m'ont conduite chez le docteur. Je l'aime bien, le docteur, il est gentil avec moi, en général, à me faire de petites caresses, et à me donner souvent une petit gâteau. En plus, il est bien le docteur, on voit que c'est un deux pattes très intelligent, !!! Vous en voulez la preuve ? Au début de sa carrière, il soignait les deux pattes, puis il a eu un éclair de génie, une inspiration divine, et il a décidé que les deux pattes, c'est que des geignards et des râleurs, et il est revenu vers la VRAIE médecine, celle des animaux, à plumes, à poils, à écailles, enfin, tous les êtres supérieurs que sont ceux que vous appelez les animaux.


pauvre de moi

J'y suis donc allée l'esprit serein, me disant que ce n'était qu'un petite balade de politesse, de courtoisie ou même d'agrément.

Déjà, j'ai pas tout compris, car mon deux pattes nous a abandonnées, sa deux pattes et moi, et il a fui de façon, je dois l'avouer, très surprenante, dans sa niche qui bouge toute seule.

Ensuite, ma deux pattes m'a donc conduite chez le docteur, je me sentais encore, malgré tout, en confiance, tout allait bien pour moi !

Mais là, Ô surprise ! Ô détresse ! Ô perfidie ! Ne voilà-t-il pas qu'elle aussi fuit. Bon, je me dis « pas grave, je vais juste passer un moment avec lui, y'a pas mort de toutou ».

Mais voilà que ce sinistre deux pattes me fait une piqûre dans la cuisse, et que hop, je pars dans les pommes (pas aussi agréables que celles dont je vous ai déjà parlées, en Avril dernier)...

Quand je me suis réveillée, non seulement j'avais une patte avant à moitié épilée, mais en plus je ne sentais plus mon arrière train, je me sentais toute bizarre, et je ne pouvais pas marcher en ligne droite ... j'ai donc passé un long moment sur une couverture, en attendant que mes deux pattes reviennent, car je gardais le faible espoir que cet abandon ne soit pas définitif. J'ai donc passé l'après-midi dans le cirage, en compagnie d'une petite boule de poil toute menue et amusante, avec qui j'ai fait de gros câlins : cela s'appelle un chat, c'est gentil tout plein...

Finalement, mes deux pattes sont revenus et on a repris le chemin de la niche. Je n'arrivais pas à marcher, et la promenade m'a semblé longue comme un marathon, c'était interminable... Et comme je ne sentais toujours pas ma patte arrière, cela me créait des problèmes d'équilibre, et je boitillais péniblement. Heureusement, après ce qui m'a semblé une éternité, on est arrivés à la niche qui bouge toute seule.

Là, ça a été plus pratique : je me suis couchée en boule et j'ai tenté de ne pas trop m'en faire, espérant qu'ils n'allaient pas m'abandonner de nouveau.

Heureusement, il n'en a rien été, et on est retourné à la niche. Je n'arrivais toujours pas à marcher, cette maudite patte n'en faisant toujours qu'à sa guise, et je me sentais aussi énergique qu'un bout de guimauve dégoulinant de sucre, plongé au milieu d'une ruche d'abeilles.

Bon, je ne sais pas ce qu'il m'est arrivé, mais d'une part mes deux pattes ont été très gentils avec moi, me cuisinant des petits plats, d'autre part, comme ma patte me dérangeait, j'ai eu droit à de petits massage, avec, publicité gratuite, le baume d'un confrère nettement plus grand que moi....

Le bon côté des choses

Ca, c'était vendredi soir, et si samedi je n'étais pas encore très gaillarde, je peux dire qu'aujourd'hui, c'est de l'histoire ancienne. La seule chose qui me dérange, c'est ce truc qu'on m'a collé tout autour du ventre, on dirait un saucisson sur pattes... Et dessous, ça gratte, car ça me colle aux poils... j'espère qu'on me l'enlèvera bientôt, car en plus il fait chaud, et en plus mon deux pattes continue à me parler de la mer, et il paraît que je pourrai pas y aller tant que j'aurai ce machin

Bien sur, je vous tiendrai au courant de l'évolution de la chose, mais ne soyez pas inquiets, ça va très bien, je suis tout à fait moi même, aussi sage que d'habitude, et ce truc ne nuit absolument pas à ma beauté intrinsèque, je le vois bien, j'ai toujours autant de succès dehors...

Mais j'espère bien que mes deux pattes me referont pas ce coup là, sinon je leur garde un chien de ma chienne...

Souvent boulette varie

Souvent boulette varie
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« Bien fol est qui s'y fie », ajoutait un chef de meute deux-pattiens couronné, portant le même prénom que mon deux-pattes personnel.

Et bien étant une femelle du bout de ma queue en tire-bouchon à l'extrémité de ma truffe frétillante, j'ai décidé de varier, et de revenir sur mes propos : finalement, je préfère rester une boulette canine, c'est nettement plus amusant, et ça me correspond beaucoup plus.

Ca a plein d'avantage d'être un chien, et encore plus une chienne, car les deux-pattes me font plein de papouilles, en vantant ma beauté (ce qui n'est que du réalisme, donc rien d'anormal...), et les chiens que je croise dans la rue sont adorables avec moi, étant ravis de jouer, me laissant leur chiper leur joujou, bout de bois ou autre amusement.

Et puis sérieusement, vous trouvez que je ressemble à un chat ? Non mais c'est vrai, vous avez quoi sur les paupières, pour avoir ne serait-ce qu'un seconde pu croire cette ineptie ?

Donc loin de moi toute idée féline, je me plais bien comme je suis, et on fera passer cet moment d'égarement sur le compte de la chaleur passagère de la semaine dernière. Tout le monde le sait, le bouledogue est un animal qui a du mal à supporter les températures élevées. Il ne s'agissait donc que d'un égarement passager, aussi vite oublié qu'il est apparu. Et seul un être profondément limité aurait pu s'y laisser avoir. D'ailleurs, aucun de mes copains toutou ne m'a boudée pour autant, preuve que ceux de ma race sont plus fins que ceux de la votre.

Cette erreur de jugement, logique pour un deux-pattes, totalement hermétique à la psychologie canine, me conforte dans l'idée que les deux pattes, même s'ils nous regardent de haut, ne sont franchement pas aidés par la nature, et certainement pas la race supérieure !!!